La vague d'activisme syndical en Californie déferle une fois de plus

Jun 15, 2023

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La Californie aujourd'hui

Les politiciens veulent que Taylor Swift soutienne les grévistes de l'hôtellerie en reportant ses spectacles à Los Angeles, et les studios hollywoodiens espèrent reprendre les négociations avec les scénaristes qui ont débrayé en mai.

Par Soumya Karlamangla et Corina Knoll

L'« été chaud du travail » en Californie se déroule à plein régime.

Longtemps bastion syndical, l'État a été en proie cette année à une vague d'activisme syndical dans plusieurs secteurs, alors que les travailleurs s'irritent contre les pressions de l'inflation, la pénurie de logements et les perturbations technologiques.

Les enseignants du district scolaire unifié de Los Angeles ont obtenu d'importantes augmentations de salaire après un débrayage en mars. Les Dodgers de Los Angeles ont récemment évité une grève en accordant des augmentations significatives aux huissiers, aux jardiniers et à d'autres travailleurs. Les employés de Kaiser Permanente ont manifesté pour attirer l'attention sur les faibles niveaux d'effectifs alors qu'ils négociaient un nouveau contrat.

Cette semaine, des hôteliers en grève ont appelé Taylor Swift à reporter ses prochains concerts à Los Angeles afin que ses fans ne remplissent pas les hôtels du Southland. Swift devrait donner six spectacles à guichets fermés au SoFi Stadium d'Inglewood à partir de ce soir.

Certains hommes politiques californiens, dont plusieurs maires et la lieutenante-gouverneure de l'État, Eleni Kounalakis, candidate au poste de gouverneur en 2026, ont signé une lettre de solidarité demandant à Swift de reporter l'élection.

« Les hôtels gagnent plus d’argent que jamais, mais de nombreux travailleurs n’ont pas les moyens de vivre à proximité de leur lieu de travail », écrivent les politiciens. « Certains d’entre eux dorment même dans leur voiture entre deux quarts de travail. D’autres risquent de perdre leur maison. Les employés des hôtels se battent pour leur vie.»

Il semble y avoir eu du mouvement cette semaine dans les deux actions syndicales les plus médiatisées de Californie : les débrayages de dizaines de milliers de membres des guildes des scénaristes et des acteurs.

C'est la première fois que les deux syndicats font grève en même temps depuis 1960, et ces actions ont pratiquement paralysé la production de divertissements scénarisés aux États-Unis. Les Emmy Awards ont été reportés en raison des grèves, et il semble de plus en plus probable que les téléspectateurs il y aura moins d’émissions télévisées scénarisées à regarder en 2024.

La guilde des écrivains a déclaré mardi soir à ses membres dans un courrier électronique que Carol Lombardini, la négociatrice des studios, avait demandé « une réunion ce vendredi pour discuter des négociations ». Cette demande est le premier signe d'évolution du conflit depuis début mai, lorsque les négociations entre les scénaristes et les studios ont échoué, rapportent mes collègues Brooks Barnes et John Koblin.

Les grèves contre les studios hollywoodiens surviennent à un moment où la croissance des services de streaming bouleverse l’industrie du divertissement. Les studios affirment que leurs marges bénéficiaires ont diminué à mesure que l’audience de la télévision par câble et en réseau s’est tournée vers le streaming. Les travailleurs affirment qu’ils ont du mal à gagner leur vie et qu’ils ont besoin de nouvelles protections dans un milieu de travail en évolution rapide.

Ils disent également qu’ils sont prêts pour un long combat. De nombreux écrivains et acteurs étaient habitués à compter sur des concerts parallèles avant même de se mettre en grève.

"Pour être seul dans l'industrie, il faut être résilient", a déclaré Charrell Mack, membre du syndicat des acteurs qui effectue du travail administratif pour une entreprise de garderie pour chiens, un travail qui lui permet de payer ses factures et lui donne des horaires flexibles. qu'elle peut auditionner pour des rôles.

Mack était sur la ligne de piquetage devant les studios Paramount Pictures un récent jour de semaine avec son amie Bukola Ogunmola. Tous deux sont titulaires d'une maîtrise en beaux-arts en théâtre de l'Université de Californie du Sud, mais leurs diplômes ne garantissent pas un travail cohérent. Ogunmola s'est habitué à jongler entre le marketing, les événements spéciaux et la réception. Elle a également enseigné dans les prisons et les centres de détention pour mineurs.

« Nous devons en quelque sorte tout faire tout en continuant à faire notre art », a-t-elle déclaré. Selon elle, le fait de ne pas avoir pu travailler comme actrice pendant la grève n'a pas vraiment changé sa vie.

« Si j'avais 12 emplois auparavant, j'en prends 13 – c'est vraiment la seule différence », a-t-elle déclaré. "Alors je peux attendre."